mardi 19 novembre 2013

Publié le mardi 19 novembre 2013 à 17h55min par Anne Marie Bourguignon TOULECO

Le Tarn, département pilote pour la médiation des marchés publics

>  Le médiateur national des marchés publics, Jean-Lou Blachier, était en viste dans le Tarn pour présenter aux entreprises de la région le dispositif mis en place par les ambassadeurs des marchés publics.
C’est dans le Tarn, département pilote pour la région Midi-Pyrénées, que le médiateur national des marchés publics a fait escale à l’occasion d’une tournée dans toute la France. Jean-Lou Blachier est venu inciter les entreprises à candidater aux marchés publics afin de soutenir le développement et consolider leur activité.
La mise en place d’ambassadeurs de la médiation - 33 médiateurs régionaux délégués et 13 médiateurs nationaux délégués - doit « améliorer » les relations des entreprises avec la commande publique. C’est pourquoi ces interlocuteurs travaillent pour la plupart en binôme avec des présidents honoraires de tribunaux de commerce.

La commande publique, un levier de croissance mal perçu

« Créée en 2012 pour favoriser la croissance des entreprises en améliorant leurs relations avec le secteur public, la médiation des marchés publics [1] vise à mettre en œuvre une démarche de progrès, en faisant évoluer les bonnes pratiques d’achat. Elle cherche également à trouver des terrains d’entente entre les entreprises et les acheteurs publics.
"En un an, elle a permis à plus de 200 cas de médiation d’être déposés et à en faire aboutir près de huit sur dix, sur les quelque 3.500 entreprises rencontrées », explique Jean-Lou Blachier, par ailleurs vice-président confédéral de la CGPME ou encore président honoraire de l’Union des syndicats des PME du caoutchouc et de la plasturgie. Directement rattaché au ministre du Redressement productif, ce chef d’entreprise de Seine-Saint-Denis, très à l’écoute des dirigeant, joue son rôle de facilitateur avec conviction et pédagogie. « Face à l’acheteur public, la PME se noie dans un tas de paperasses compliquées. Il s’agit de faire évoluer les mentalités et les réflexes de rejet », précise t-il.

Optimiser le code des marchés publics

De fait, le code des marchés publics est perçu à juste titre comme excessivement contraignant à comprendre. Alain Fauré, ébéniste, représentant des artisans d’art du Tarn, souligne : « Un artisan d’art ne peut, aujourd’hui, prétendre à décrocher ces marchés - comme restaurer une commode du Louvre ou un des nombreux retables du patrimoine français - s’il n’est pas diplômé. Même s’il est consacré parmi les Meilleurs ouvriers de France et maîtrise un savoir-faire de haut niveau, depuis des décennies ». La préfète du Tarn, Josiane Chevalier, lui répond : « Le but est justement d’optimiser le code des marchés publics, à commencer par aider les collectivités à mieux élaborer les cahiers des charges afin que la commande locale revienne aux entreprises locales ».
Selon le ministère de l’Économie, la commande publique représente environ 9% du PIB. Elle est certes un levier de croissance mais elle n’obtient pas toujours de réponse à ses appels d’offre, faute de compréhension réciproque. Cela engendre un sentiment d’injustice. Ce fut le cas pour la Filature du Parc, basée à Brassac, qui a failli être évincée d’un marché public pour lequel il fallait peigner la laine et non la carder ! Autant d’illogismes qui font de cette initiative de médiation une aubaine pour les entreprises désireuses « d’oser la commande publique ». 
A.-M.B.

Notes

[1Quelle que soit sa taille ou son secteur d’activité, toute entreprise peut solliciter le médiateur de manière individuelle ou collective sur le site www.mediation-des-marches-publics.fr. Les dossiers sont automatiquement redirigés vers le médiateu régional compétent. Ce dispositif est gratuit et totalement confidentiel.